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22/08/2014

"Déblocage" (!) de la béatification de Mgr Romero

Explosion de joie en Amérique latine :

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Encore une information qui échappe (par hasard ?) à la vigilance des bien-pensants : dans l'avion de retour de son voyage en Corée, le pape argentin a annoncé le "déblocage" de la cause de la béatification de Mgr Oscar Romero, l'archevêque du Salvador, assassiné en 1980 - pendant qu'il célébrait la messe - par un militaire, membre des escadrons de la mort du parti "nationaliste" piloté par la CIA.  

C'est le pape lui-même qui a utilisé le terme de déblocage. "Le processus était bloqué par prudence à la congrégation pour la doctrine de la foi, il est à présent débloqué et suit son cheminement normal à la congrégation pour les causes des saints", a-t-il expliqué. Puis il a souligné qu'il souhaitait que cette béatification vienne sans tarder, en précisant : "pour moi, Mgr Romero est un homme de Dieu."

Pourquoi "pour moi" ? Et quelle "prudence" avait donc inspiré ce "blocage", dans le cas d'un homme tué à l'autel par un soudard, comme le fut saint Thomas Becket ?

La psychose anticommuniste des années 1980, les pressions étatsuniennes (y compris celles de quelques prélats), et le fait que les commanditaires du crime - puis leurs successeurs à la tête du parti - aient été au pouvoir à San Salvador jusqu'en 2009, ne sont peut-être pas étrangers à des monsignori, nostalgiques de la guerre froide, qui surent inspirer la "prudence" de la congrégation.

Cette nostalgie est étrangère (comme toutes les nostalgies) à Jorge Bergoglio – par ailleurs bien placé, comme Argentin, pour savoir quoi penser des assassins d'évêque, défenseurs de l'Occident et virtuoses de la lampe à souder.

Dès 2010, Benoît XVI avait fait savoir à la Curie qu'il souhaitait la béatification de Mgr Romero. Cette idée avait déplu. On avait alors assisté à une répugnante cabale de l'extrême droite transatlantique contre la mémoire de l'archevêque martyr, cabale qui suscita un nouvel accès de "prudence". Certains semblaient désireux de voir amnistier les lefebvristes plutôt que béatifier "San Romero de América, pastor y mártir nuestro".

Pour prendre la mesure de cette campagne, taper Mgr Romero ici dans la fenêtre RECHERCHER, colonne de droite. Et découvrez chez Wikipedia la belle figure du défunt major d'Aubuisson, surnommé Blowtorch Bob par ses "officiers traitants" de la CIA :

<< L'assassin de Mgr Romero ne fut officiellement jamais retrouvé. Se fondant sur un grand nombre d'interviews de militants du parti Arena et de responsables américains, ainsi que sur l'étude de télégrammes du département d'État, les journalistes Craig Pyes et Laurie Beclund affirmèrent dès 1983 que le major Roberto d'Aubuisson avait planifié le meurtre avec un groupe d'officiers d'active qui tirèrent même au sort à qui reviendrait l'honneur d'être chargé de l'exécution. L'ex-ambassadeur américain Robert White, qui lorsqu'il était en poste au Salvador avait accès aux télégrammes du département d'État, entre autres informations internes, déclara en 1984 devant le Congrès des États-Unis qu'il ne faisait pas « l'ombre d'un doute » que d'Aubuisson avait lui même « planifié et ordonné l'assassinat » d'Óscar Romero[1]. Il expliqua ensuite en 1986 toujours devant le Congrès des États-Unis qu'il y a suffisamment d'éléments pour mettre en cause des escadrons de la mort menés par le major Roberto d'Aubuisson[2]. Cette thèse est reprise en 1993 par un rapport officiel des Nations Unies, décrivant d'Aubuisson comme le maître d'œuvre de l'assassinat. Une enquête judiciaire conduite au Salvador par le juge Atilio Ramirez avait rapidement désigné d'Aubuisson et le général Medrano (protégé des États-Unis).

Mais après des menaces et une tentative d'assassinat, Atilio Ramirez quitta subitement le pays et les poursuites judiciaires cessèrent. En exil, le juge Ramirez expliqua que l'équipe d'enquêteurs de la police criminelle ne s'était présentée sur les lieux du crime que quatre jours après qu'il eut été commis, et que ni la police ni le représentant du ministère de la justice ne présentèrent au procès aucune pièce à conviction. Sa conclusion était qu'ils existait « indubitablement », depuis le début, une « sorte de conspiration pour couvrir le meurtre »[1]. Quelques années plus tard, Roberto d'Aubuisson fut nommé président du Parlement salvadorien. Roberto D'Aubuisson a pu parfaire ses connaissances en guerre psychologique et méthodes de torture à l'École militaire des Amériques. Le major D'Aubuisson était également surnommé Blowtorch Bob, car sa méthode de torture favorite était de brûler ses « patients » avec un chalumeau. >>

 

Commentaires

SANTO SUBITO !

> Salut en Christ,
La béatification de Mgr Romero, une cause qu'il était grand temps d'instruire. A quand la canonisation de SAN ROMERO DE AMERICA? Très beau titre, digne de lui.
Au moins n'aura-t-il pas eu besoin d'attendre près d'un demi millénaire comme Jeanne la Pucelle!
Ceux qui les ont côtoyés savaient qu'ils côtoyaient des saints. Il est des saints que l'Eglise ne canonisera jamais... (de très beaux visages passent devant mes yeux, des coeurs flamboyants dont la capacité d'aimer demeure indicible).
Il est aussi des saints dont nous ne verrons le visage qu'au Royaume...
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Écrit par : Pierronne la Bretonne / | 22/08/2014

BONNE NOUVELLE

> Bonne nouvelle!
Mais attendons-nous à voir une attaque de pays anglo-saxons ou directement des Etats-Unis contre la Saint Siège et l'Eglise catholique dans les jours prochains ....
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Écrit par : Albert E. / | 23/08/2014

à Albert E.

> Ce serait cohérent avec leurs intérêts (et "normal" vu leur vieille haine froide envers l'univers latino).
L'anormal, c'est le silence furieux de la droite catho dans l'Hexagone : contraire à la loyauté catholique et à l'esprit de la vieille politique internationale française (celle d'avant Sarkhollande) !
Quels imbéciles, aurait dit Bernanos.
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Écrit par : Churubusco / | 23/08/2014

Mgr ROMERO ET VATICAN II

> voilà qui fera plaisir à saint Josemaría Escrivá de Balaguer fondateur de l'Opus Dei, puisque Mgr Romero de son côté était un fervent partisan de l'Opus et de la canonisation de son fondateur, dès la mort de celui-ci.
Eh oui !

Le nombre de malhonnêtetés dîtes sur Mgr Romero pour l'en louer ou le maudire font penser aux malhonnêtetés dites sur le concile Vatican II pour le louer ou le maudire.
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Écrit par : E Levavasseur / | 25/08/2014

Les commentaires sont fermés.